Passage du temps – En forêt

Ce projet a débuté par la récolte de matière pour le contenu de l’exposition dans la forêt d’Illkirch le 21 février. Il s’agit de recueillir par le biais de la photographie, du dessin et de la récolte des éléments naturels.

Nous nous sommes intéressées à l’impact du temps sur la nature. Notre partie a plus précisément traité le passage du temps dans la forêt. Nous avons cherché à représenter les différentes formes d’évolutions cycliques des végétaux. Dans notre scénographie, cela consiste à montrer un cheminement, une évolution temporelle. Pour ce faire, les éléments naturels (branches avec bourgeons, feuilles en décomposition, graine de noisetier,..) ont été disposés sur des présentoirs, mis en valeurs par des cadres, piédestal, bande de papier et support en bois. Les couleurs utilisés étaient minimalistes, en bois, en noir et blanc, afin de valoriser les élements naturels. Tout l’enjeu est de porter un nouveau regard sur ces branchages et feuillages, que l’on considère rarement comme des œuvres d’arts à exposer.

Notre exposition se regarde de la gauche à la droite. Les différents éléments sont disposés de telle manière à représenter une gradation dans le temps : les œuvres les plus à gauche font référence à l’apparition, la naissance; celles du centre au vieillissement et celles de droite à la disparition, la fin de vie.

Tout d’abord, des branchages bourgeonnant ont été récoltés, afin de symboliser le passage à la nouvelle saison qu’est le printemps. Ils ont été positionnés dans des flacons médicaux, placés sur un piédestal troué pour laisser passer la lumière. Ceci permet de valoriser la grandeur des pousses. Des empreintes d’écorce ont été effectuées par frottage avec une craie grasse. La scénographie choisie pour présenter cet élément est une succession d’agrandissements des détails présents sur les écorces. Ils ont été positionnés sur un support en bois en référence directe à l’élément exposé. Ces deux éléments exposés, les bourgeons et les motifs d’écorce revoient à l’apparition, que ce soit la naissance d’un nouveau cycle par les bourgeons ou encore l’arrivée de plus en plus de détails grâce à l’effet de ”zoom” sur l’empreinte d’écorce.

Concernant la partie qui porte sur le grandissement, deux éléments ont fait sens dans notre exposition sur le passage du temps sur la nature : il s’agit de la série de feuilles de lierres et celle de graines de noisetier. Dans la première, on comprend l’évolution dans le temps par une modification de taille et l’apparition de déchirures et perforations suite au vieillissement de la feuille. Ces marques témoignent de l’existence de la feuille soumise à différentes intempéries qui ont provoqué des déchirures et des perforations. L’évolution des graines de noisetier se voit quant a elle, par un changement de couleur, en passant du vert au brun. La succession des éléments est mise en valeur par un cadre noir dans les deux séries.

Par ailleurs, la disparition et la fin de vie se retrouvent dans l’exposition des feuilles en désintégration, mises à la suite. Le spectateur visualise la décomposition de la matière, tout comme les arbres qui perdent leurs écorces dans la série disposée juste en dessous. Si les feuilles ont été placées sur un support en bois en clin d’oeil direct à notre thème, les photographies se situent sur une bande de papier noir, un autre moyen que nous avons trouvé pour illustré un cheminement dans le temps. L’objectif est ici de montrer que même si l’élément en lui-même disparaît, la matière qui le compose, elle, se dégrade afin de permettre à d’autres de renaître. On comprend donc bien l’idée de cycle, qui se renouvelle à l’infini. Pour illustrer cette dernière idée, une trilogie de photographies a été ajoutée. Nous avons cherché à résumer l’idée générale de notre exposition, à savoir les étapes de la naissance, le décès et la renaissance. Cette dernière étape nous a semblé importante pour garder la notion de boucle, de renouveau, comme les saisons qui reviennent chaque année. Les photographies ont été disposées de manière linéaire sur des supports en bois pour une meilleure vision des images. Finalement, cette série renforce l’idée globale de notre exposition à savoir les différentes étapes du cheminement de vie des éléments naturels de la forêt et le fait qu’il n’y a pas de fin, que tout fini par renaître.